Au Soudan, " l'OpérationOrange"

Publié le par betton-solidarites.over-blog.com

En 1985,  Sœur Emmanuelle est appelée au Soudan. La guerre au Soudan Sud a provoqué  la fuite vers le Nord de milliers de jeunes ayant perdu tout contact avec leur famille. Ils vivent alors dans les faubourgs de Khartoum en « enfants des rues »,  de mendicité et de rapines .  Que faire ? Cà et là, certains de ces enfants ont été regroupés dans des camps provisoires et plus ou moins scolarisés. Sœur Emmanuelle se tourne alors vers Jean Sage pour trouver les finances nécessaires à la construction d’écoles en matériau précaire – en roseaux , « rakouba » en arabe - pour les héberger, les nourrir et les scolariser ; et elle propose à un homme du pays, Kamal Tadros, président des Conférences de Saint-Vincent de Paul, d’organiser ce réseau de « rakoubas » et de recruter des enseignants. Au cours des années 90, le nombre des "rakoubas" a atteint les 120, celui des jeunes  recueillis et scolarisés les 60 000, et celui des instituteurs les 700. Huit foyers d'accueil ont été aussi créés, accueillant  200 orphelins, ainsi que 4 fermes, pour 820 jeunes. Ce réseau est financé par plusieurs associations « Sœur Emmanuelle » de plusieurs pays d’Europe : France, Belgique, Allemagne, Autriche. Mais les enfants n’ont qu’un repas par jour , fait le plus souvent de fèves , et beaucoup souffrent de carence alimentaire faute de vitamines. Soeur Emmanuelle pousse alors Jean Sage à la création d’une nouvelle association, appelée  « Opération Orange » , dans le but d’apporter chaque semaine à chaque enfant une orange pour leur assurer l’équilibre vitaminique nécessaire.

  Après la fin de la guerre au Soudan-Sud, dans les années 2000 , l’afflux de jeunes réfugiés du Soudan Sud cesse,  beaucoup de ces jeunes ont dépassé l’âge scolaire, et d’autres ont  rejoint  le Sud. Beaucoup de « rakoubas » ferment alors. Mais des  structures complémentaires persistent et se renforcent : foyers  d’accueil pour plus de 600 orphelins,  dispensaires et antennes mobiles, distribution quotidienne d’eau dans les camps du désert. Et centres de formation professionnelle… Dont celui de Juba, au Soudan-Sud, qui va faire l’objet d’un prochain article..

Par ailleurs, la famine, au Darfour principalement, fait des ravages parmi les nourrissons. « Opération Orange » prend donc en charge des baby-feedings ( centres de nutrition) : en 2007, il y en avait 17, assurant  5  repas par semaine à plus de 10 000 enfants. Mais depuis deux ans, la crise alimentaire mondiale a fait flamber le prix des denrées alimentaires de base ( lentilles et fèves) , le nombre des centres est tombé à 9, faute de ressources suffisantes, et le nombre de repas hebdomadaires est passé de 5 à 3. Mais de nouvelles démarches ont été entreprises pour trouver de nouveaux financements, , et on espère rouvrir plusieurs de ces centres prochainement….

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